L'araméen |
Première
période Les Araméens, nomades sémites, sétaient installé au treizième siècle avant notre ère en Mésopotamie du nord, puis ils sétaient répandus en Syrie et au Liban, formant de petits royaumes, comme à Damas. Au huitième siècle, ils furent soumis par le roi assyrien Téglath-Phalasar III et déportés en masse, ce qui concourut à la diffusion de leur langue. Laraméen, grâce aussi aux marchands babyloniens, se propagea en Orient Ancien et prédomina. Cette langue des échanges, de la diplomatie et de la culture devint Lingua franca. De 1000 à 612 avant notre ère, dernière période de lempire assyrien, elle fut acceptée par les Assyriens comme seconde langue à côté de lakkadien, quelle supplanta peu à peu. Lalphabet araméen concurrença puis finit par remplacer le système cunéiforme. Les plus anciens documents en écriture araméenne, provenant du nord de la Syrie, datent du huitième siècle avant lère chrétienne. Après les conquêtes de Cyrus, la langue araméenne devint la langue officielle de la dynastie achéménide (539-330 avant J.-C.)
En Palestine, au premier siècle de notre ère, elle constitua la langue du peuple, lhébreu restant la langue liturgique et celle des hautes classes. Jésus et ses apôtres sexprimaient en araméen. Dans lAncien Testament, certaines parties des Livres dEsdras, de Daniel, les Talmuds de Babylone et de Jérusalem furent rédigés en araméen.
Au tournant de lère chrétienne, au nord de la Syrie, la langue
araméenne prit un nouvel élan, avec son dialecte syriaque.
Lécriture syriaque apparut pour la première fois dans
des inscriptions rupestres, dans la ville dEdesse (lactuelle
Urfa, au sud-est de la Turquie) et sa région. Lécriture syriaque était alphabétique, elle comprenait 22 signes représentant des consonnes, elle sécrivait de droite à gauche. Elle se développa à partir du troisième siècle, elle acquit les formes de lécriture dite « estranghelo », (du grec stroggulê, « rond »)
A cause des disputes théologiques, la communauté syriaque se divisa durant le cinquième siècle en Nestoriens ou Syriaques de lEst, vivant dans lEmpire perse, et en Jacobites(qui étaient monophysites) ou Syriaques de lOuest, établis dans lEmpire byzantin. Avec la conquête arabe, au septième siècle, et larabisation du Proche-orient, le syriaque perdit du terrain et de linfluence. Les Syriaques produisirent une grande littérature, commentaires de la Bible, théologie, philosophie, sciences, médecine. Citons parmi les grands philosophes Bardessane (153-222), Sergius de Reshaïna (+536), Sévère Sebokht (+667), Honayn Ibn Ishaq (808-873), Matta Ibn Younis (+940), Yayya Ibn Adi (+974) et Ibn al-Tayyeb (+1043) . Parmi les historiens, Michel le Grand (1126-1199), Elie de Nisibe (975-1046) et Bar Hébraéus (1226-1286) sillustrèrent particulièrement Du troisième siècle au treizième siècle, linfluence des Syriaques, de leur langue, de leur religion, sétendit vers lAsie centrale et la Chine.
Troisième période
Aujourdhui la langue araméenne est parlée par 2 millions de personnes environ, qui sont les Assyro-Chaldéens et les Syriaques orthodoxes et catholiques. Ils utilisent toujours lalphabet syriaque. Ils sont un demi-million dans la Diaspora, établis aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Europe. Le foyer de leur langue demeure la Haute Mésopotamie, où plusieurs villes et villages sexpriment en araméen, répartis autour du lac dUrmia en Iran, dans la région du TourAbdin au sud-ouest de la Turquie, et en Syrie, dans la région du fleuve Khabour. Vers 1992, au Kurdistan irakien, dans le Département de lEducation Nationale fut créée une Section spéciale pour lenseignement de la langue syriaque. Une trentaine décoles et un lycée suivent ce programme, officiellement enseigné par des professeurs laïcs. Une trentaine de revues et de magazines paraissent régulièrement. La lumière de la langue araméenne continue à briller. Mais jusquà quand ?
2001
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